E.S. Villeneuve Loubet Cyclisme

Les tuniques rouges ne renoncent jamais !

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Bormio 2018

17/01/2023

Bormio 2018

 Nous sommes 10 au total : Jean Marie, Fabrice, Christophe, Paul, Samir, Nicolas, Fred et moi auxquels s’ajoutent Jeremie et Yves (le team Bianchi) qui prennent une voiture ,faute de suffisamment de place dans le minibus. 

Vers 15h nous arrivons à l’Hôtel Eira, Nicola le patron nous accueille avec un large sourire et nous prenons possession de nos chambres, l’Hôtel étant magnifiquement situé , au début de la montée vers Bormio 2000 et faisant face à un large panorama surplombant le Village de Bormio. C’est le top, les prévisions météo sont également bonnes …la partie de manivelles va pouvoir commencer.

                                  

Dimanche 24/06 : 1er étape, Bormio – Tirano – Passo Bernina – Passo Forcola del Livigno (2302 m ) – Passo Eire – Passo Foscagno – Bormio  - 127 kms et 3200 m d+

Après un copieux petit déjeuner, nous nous mettons tranquillement en route, Nicolas et Paul ont décidé de ne faire que la Passo Bernina jusqu’à la Forcola del Livigno , ce qui est pas déjà pas mal car il y a 2000 m d’ascension sur ce seul col. Pour les huit autres ce sera une descente de la vallée sur des routes vierge de circulation , car ici en Valtellina on peut se rendre jusqu’à Come par une piste cyclable « exceptionnelle », les Lombards font les choses en grand , on a encore du pain sur la planche pour être au niveau en France. Arrivés à Tirano nous attaquons le Passo Bernina, et son fameux train rouge à crémaillère qui permet de rallier St Moritz et l’Engadine et qui est inscrit au patrimoine de l’Unesco. Pour la petite Histoire je l’avais pris quand j’étais étudiant et pour gagner quelques sous, j’étais partie faire le G.O au Club Med de Pontresina pour une partie de la saison d’hiver ; souvenir, c’était il y a 30 ans. Le décor n’a pas changé , toujours majestueux, la traversée du lac de Poschiavo, et sa petite gare nous oblige à une halte photo. C’est là que nous apprenons que Christophe a chuté, sa roue s’est encastrée dans le rail du train que nous devions traverser ; les dégâts sont importants, la poignée de frein et le levier de vitesse sont cassés et il a de grosses contusions notamment au poignet. Courageusement il reprendra son vélo et montera tout le col jusqu’au sommet de la Forcola di Livigno. Pour ma part c’est à l’arrière, très loin des premiers que je ferai la montée qui m’a tant fait rêver il y a 30 ans, … en prise avec une gastro je vais simplement faire le boulot et rentrer à Bormio comme je peux, c’est comme ça tant pis ; comme dirait l’autre il y a plus grave dans la vie. Le poste Douane jusqu’ou je me hisse accompagné de Samir et ou nous sommes attendus par Yves, Jeremie, Fabrice, Fred et Jean Marie est à 2200 m d’alt. , sous un froid glacial . Un raidard de 1.5 km , au pied duquel nous croisons des Katusha et des Quick- step en ballade nous permettra de rallier le sommet de la Forcola di Livigno. Nico, Paul et Chris montent dans le bus que Nico avait pris le soin de laissé au sommet avant de descendre et faire le col, pour notre part nous nous habillons chaudement et reprenons la route , escaladant le Passo Eire et l’insignifiant (sur ce versant seulement) Passo Foscagno. Je rentre complètement lessivé et je dors pendant 2h alors que les autres sont à la Bière/Pizza au village.

La soirée nous permet de nous retrouver autour d’un plat de Pizzochi, specialité locale, sorte de pâtes à la mode Valtellinese. Le restautant de l’hôtel est le point du chute d’Alexis Pinturault , le champion de ski quand il vient ici pour la coupe du monde. C’est vrai qu’on y mange bien …. Tu vois Gégé t’aurais dû venir toi qui est un épicurien.

 

 

Lundi 25/06 : 2eme Etape - Bormio - Mazzo di Valtellina – Passo Mortirolo (1862 m) – Ponte di Legno – Passo Gavia (2660 m) – Bormio - 117 km – 3600 D+

Là on entre dans l’histoire du Giro . Tout le monde est sur le pont sauf Chris qui est partie faire réparer son vélo et soigner sa blessure. Nico est au commande du Bus . Pour ma part, fiévreux et tremblotant la nuit dernière , je monte quand même sur mon vélo et nous prenons la même vallée qu’hier sur 18 kms , arrivés à Mazzo di Valtellina, Paul nous rejoint et nous sommes desormais huit rouges à nous attaquer à la « légende » du Mortirolo, un qualificatif qui n’est pas volé car la montée fait 12 kms pour une pente moyenne de 11.5 % sur une route inégale, bref on est dans le dur tout le temps ; pour ma part je survie avec mon 36/28 et mes jambes sans force, devant j’imagine que c’est la grande bagarre entre les grimpeurs cela va bien pour Yves, Fred, Fabrice, Jeremie et Jean Marie. J’imagine Fred dansant sur son velo et moi , triste réalité , ayant tant de mal à faire tourner ma roue. J’ai bien dû arrivé un quart d’heure après eux, ramassant au passage Samir, qui était arrêté au plus fort de la pente, un peu plus tard arrive Paul, qui sprinte au sommet en criant de joie ; cela fait plaisir de le voir franchir ce col, on est tous heureux pour lui ; un club d’Espagnol attend une de leur membre feminine en faisant une haie d’honneur. Ce col est vraiment particulier …. il faut le faire une fois dans sa vie. La descente est sinueuse et en sous bois, le groupe de devant manque la bonne intersection …et rallongera de quelques kilomètres , Paul et moi faisons les 20 kms de vallée qui nous mènent à Ponte di Legno tranquillement et arrivons au Pic Nic juste avant les autres … pour une fois. Une pause qui fera du bien à tout le monde avant d’attaquer, le terrible Passo Gavia ( 16 km à 8%°) .

Magnifique paysage dans ce col, hors du temps, la route y est mal asphaltée, encore une fois Yves, Jeremie, Fabrice et Fred s’envolent, pour ma part , je gère , je suis un peu mieux que sur le Mortirolo, la route s’incline de plus en plus jusqu’au Tunnel ou des bouquetins nous attendent en spectateurs attentifs. Au sortir du Tunnel, Il me semble distinguer Fred ou Jeremie ou un autre, bref un point rouge , environ 3 km au dessus de moi … Allez encore un effort, j’arrive au Minibus et attend l’arrivée des autres tuniques rouge, ce qui me permet de me changer avant la descente sur Bormio ou nous retrouvons Chris qui a changé son levier de frein et avec lequel on partage tous ensemble une bière sur la place du village ou se croisent tous les jours un grand nombre de cyclistes et de trailers en quête d’aventure et de grands espaces. Ici c’est la mecque du sport nature, quel bonheur d’être là. On y est et on en profite. Tout le monde à la banane (expression fétiche ne notre cher Jean-Luc de Velo 06).

                   

 

Mardi 26/06 : 3eme Etape - Bormio - Umbrail Pass ( 2446 m) – Prato dello Stelvio - Passo delle Stelvio (2750 m) – 100 km et 3800 m de D+

C’est le jour du Stelvio, c’est aussi une journée ou tout le monde fera du vélo à la carte (comme un menu qu’on choisi au restaurant étoilé), c’est l’avantage de dormir toute la semaine au même endroit, aucune obligation d’aller d’un point A à un point B ; c’est aussi la premiere fois que les 10 tuniques rouges partent ensemble ; notre cher Nicolas ayant decidé de laisser le minibus au repos. Chris, monte courageusement sur le velo, malgré les douleurs au poignet qui sont plus vives que jamais… La montée du col est longue , environ 20 kms et chacun la fera à sa main , les desormais 4 « costauds» feront l’integralité du parcours, basculant sur Prato dello Stelvio par Umbrail et remontant le Stelvio par les mythiques 60 lacets. Bravo à eux c’est un sacré effort sur 2 ascensions consécutives à 2400 puis 2750 m d’altitude. Nico, Jean Marie, Samir, Paul, Chris et moi faisons la montée intégrale du Stelvio par l’Umbrail et rejoignons la cime ou l’on prends de nombreuses photos et découvrons toute la commercialisation du lieu ( c’est un peu dommage) , la présence de nombreuses boutiques, de restaurants …. Le tout à 2750 m d’altitude. On ne boudera pas notre plaisir on l’a fait, je franchi péniblement « il passo dello stelvio » dans la roue de Nicolas et faisons une photo ensemble au pied de la pancarte matérialisant le sommet. Jean Marie et moi, nous contenterons d’une seule face ; on redescends à Bormio, ou nous profitons de l’ambiance du village et du soleil sur la terrasse d’un bon petit resto - 56 km , une demi-étape diront les puristes…   Paul en fera de même ; quant aux trois autres compères, ils choisissent tous les trois de descendre sur Prato par la face Sud et de remonter cette même face. Une belle preuve de courage, ils feront ainsi une double ascension du Stelvio. Un énorme « Bravi Campioni » à Chris qui l’a fait malgré la douleur, à Samir qui ne lâche jamais rien et à Nicolas qui malgré son manque d’entrainement « a fait le boulot » désormais il peut accrocher le Stelvio à son tableau de chasse.

Il est un peu plus tard, en fin d’après midi, quand tout le monde rentre au bercail, en ordre dispersé, un à un les courageux arrivent ; – le mot d’ordre, en rigolant à table hier soir était « Demain, je ne veux pas voir un coup partir sans un Magicrème » (sic : le velo de Ghislain Lambert) – si notre Président avait été là …. Il aurait vu des « Ghislain Lambert vêtus de rouge» partout dans nature. … Les consignes ont été respectées … à la lettre et le soir tout le monde rigole en regardant le match de l’equipe de France contre le Danemark …Samir est un peu dèçu de ne pas manger de Couscous …mais bon il est au régime pâte, je ne sais pas s’ils connaissent le couscous en Valtellina ????

 

 

 

Mercredi 27/06 – 4eme Etape – Bormio - Passo Foscagno (2246 m) – Passo Eira ( 2138 ) – Offenpass (2101) – Passo Umbrail (2450 ) – Bormio - 112 km – 4000 D+

C’est le dernier jour, nous retrouvons Nicolas au volant du Minibus, Chris ne peut pas prendre son vélo et tenir sa cocotte de frein en raison des douleurs. Il prends sagement place dans le minibus et nous encouragera pour cette dernière étape qui compte pas moins de 4000 m de dénivelé et l’ascension de l’Umbrail ( ou stelvio les 2 cols se distinguent l’un de l’autre à 3 km du sommet sur 2 des 3 faces ) par la face Suisse. Paul nous suivra jusqu’à mi-parcours, avant lui aussi de choisir de remonter dans la caravane.

Le Foscagno se fait assez rapidement, la pente est assez plate par rapport à ce que nous avons surmonté les jours précédents ( 16 km à 6% environ ) pour ma part je sens enfin, les jambes revenir et retrouve la joie de pédaler, je n’arriverai néanmoins pas à rattraper Fabrice et Yves qui roulent de concert face à la pente et au vent jusqu’au sommet du Foscagno ou nous prenons la pause tous ensemble.

La bascule se fait rapidement et on enchaîne avec le très court Passo Eire pour ensuite faire une pause en Suisse et Nicolas faire le plein en zone défiscalisée pour 0.96 €/litre. On enquille tous les velos dans le Minibus pour passer le Tunnel à paiement et repartir à l’assaut ensuite de L’Offenpass (2101 m ) qui nous permet d’acceder à une vallée magnifique jusqu’au village de Santa Maria et les 14 km environ à 8% du Passo Umbrail. Comme ses deux voisines, cette montée est très dure mais moins longue, le paysage y est magnifique, d’abord en sous bois puis de nombreux lacets, faisant penser à certains endroits aux lacets du Galibier après Plan Lachat. Le minibus nous encourage tout au long de la montée, chacun trouve son rythme, c’est le dernier col de notre « périple », on prend du plaisir, moi aussi pour une fois, je m’amuse à chasser derrière l’intouchable Yves, à qui je rendrai 200 m tout au long du col. C’est beau le vélo, un jour on est au fond du trou et le lendemain on s’amuse. La souffrance est toujours présente, mais le plaisir de grimper des cols mythiques nous aide à la dépasser … Le retour sur Bormio est une formalité ; la dernière bouffe une belle occasion de rappeler les bons moments que nous avons passé ensemble.

 

 

Jeudi 28/06 – Retour sur Villeneuve-Loubet.

Tous les jours on a fait 6h de selle, aujourd’hui c’est 6h de voiture, pour notre voyage retour. Nous avons tous apprécié cet endroit magnifique et avons profité pleinement des conditions météo qui nous ont été favorables. Un énorme merci à Nicolas pour son assistance et sa bonne humeur en toutes circonstances, et un grand bravo à toute l’équipe, les plus expérimentés ayant permis aux moins aguerris de se faire plaisir et de vivre pleinement ces 4 jours dans les Montagnes du parc national du Stelvio. Merci à Fabrice qui a bien choisi les parcours, quant à la localisation de l’Hôtel, son confort et sa restauration, l’adresse est à recommandée. Mille grazie Nicola !!!

 

A presto ... in bici  .... GIORGIO