Les tuniques rouges ne renoncent jamais !
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14/01/2023
Ce troisieme Opus du Tour des Alpes est plus dur que les précédents et nous fait traverser 4 départements et passer par l’Italie, le parcours sur 4 jours propose un fort dénivelé et pas moins de 6 cols sur les 10 escaladés dépassent les 2000 m d’altitude– nous sommes 6 à tenter l’aventure : Fabrice, Eric, Jean Marie, Jean Luc, Fawzyk et moi accompagnés par Alain et Viviane.
Samedi 25 Juin – Le réveil sonne à 4 h30 du matin, la nuit a été courte, je suis revenu du boulot vers 23h30 et pour être honnête j’ai pas l’impression d’avoir dormi. Nous avons rendez-vous au Parc des Sports à 5h30 pour charger les vélos sur le Mini-Bus , direction Gap ;. 6H00 : Départ , Alain se charge de conduire le Mini-Bus et nous permet de rallier 4h après le sommet du col Bayard et les Hautes Alpes, départ de notre Tour des Alpes 2016.
Premiere étape – Col Bayard (Gap) – Alpe d’Huez - Bourg d’oisans : 143 km / 3050 D+
Après 10 km et le passage du village de Poligny, nous attaquons le col du Noyer 1632 m d’alt. et ses 6 derniers km à 9 % de moyenne, ce col est magnifique, il relie la vallée du Champsaur à celle du Devoluy. Nous plongeons ensuite vers Super Devoluy pour faire une pause Pic-nic dans la vallée. Le temps est lourd et chaud, nous repartons et laissons le Lac du Sautet de côté, le parcours est accidenté et truffé de petites bosses jusqu’au pied du Col d’Ornon 1398 m d’alt . qui ne présente pas de grandes difficultés, si ce n’est sa longueur – Jean luc décide de monter dans le mini-bus au sommet– 100 km ont déjà été pracourus et il nous reste encore la montée de l’Alpe d’Huez (1815 m) à affronter. Arrivés à Bourg d’Oisans , nous nous présentons, la fleur au fusil, au pied des 21 virages…. Nous attaquons les 4 premiers Km à 10%, et comprenons vite que la fatigue accumulée depuis ce matin, accentuée par le long transfert en Minibus et les 35° affichés au thermomètre dans la montée vers L’alpe vont faire de cette grimpée une véritable « boucherie ». Rapidement nous nous éparpillons, au 11eme virage Eric et Jean Marie sont encore en point de mire, Fabrice est quelque part derrière, Fawzyk a décidé de rebrousser chemin et de rentrer à l’Hôtel. Peu après Huez, je suis dans le dur et fort heureusement je retrouve le soutien de Jean Marie , nous finissons avec le peu d’énergie qu’il nous reste . Je prends une photo devant la caserne du 93eme RAM, mon régiment de Chasseur Alpin situé au centre de la station et avec lequel j’ai fait mon armée en 1988. Vers 18h nous nous retrouvons à l’Hôtel et le repas du soir agrémenté d’un bon vin laisse la place aux interrogations quant à nos facultés de récupérer pour la journée du lendemain. Alain, fort de ses nombreuses traversées, nous prodigue quelques conseils et nous allons rapidement nous coucher.
Deuxieme étape – Dimanche 26/06 - Bourg d’oisans – Briançon : 157 km / 3950 D+
Aujourd'hui c'est l'etape "Reine" de ce tour des Alpes, nous allons faire le même parcours que la Marmotte avec l' Alpe d'Huez en moins soit environ 4000 m de dénivelé positif . Au petit matin et après une excellente nuit de sommeil, je sens que les jambes répondent bien, pas de courbatures, tout va pour le mieux. Cela va se vérifier dès les premières rampes vers Vaujany et le Barrage du Verney ; la montée très inégale du col du Glandon (1924 m) , dont la longueur de 22 km qui nous mène en son sommet et à laquelle s’ajoute la montée nous permettant de rejoindre le col de la croix de fer (2060 m) nous permet de nous tester et de jouer une nouvelle fois des pignons en alternant entre le 19 et le 27 – Tout le monde semble s’accommoder de la pente à son rythme, Fawzyk et Eric nous servant d’éclaireur et imprimant l’allure. Au détour d’un raidillon, le minibus nous guette en saisissant les images de notre périple ; Viviane pense au ravito, Alain encourage et filme. Aujourd’hui encore nous bénéficions d’une météo superbe, nous quittons l’Isère et rentrons en Savoie, la plongée sur la Vallée de la Maurienne se fait sans encombre, nous sommes dimanche, il n’y a pas de circulation, nous remontons dans une chaleur étouffante vers Saint Michel de Maurienne.
Après une vingtaine de Km, coup de guidon à droite et voilà le col du Télégraphe et ses 1566 m d’altitude. Dès le premier Km les écarts de creusent, à l’évidence Fawzyk et Eric sont en jambes , je rallie le sommet une poignée de minutes après eux, pour Jean Marie c’est plus dur, Fabrice essuie quant à lui une terrible défaillance et Jean Luc monte tranquillement mais sûrement jusqu’au sommet où est dressée la table pour le Pic-nic.
Jean Marie et Jean Luc mettent sagement la flèche et montent dans le Minibus, conscients des difficultés qui nous attendent encore. Arrivés à Valloire nous avons parcourus 100 km, et commence la montée du Galibier, régulière au début, la montée nous permet de rouler ensemble. A partir de Plan Lachat la montée devient terrible, les écarts se creusent, au sommet à 2662 m d’altitude au milieu des congères de neige et avec l’apparition du brouillard je distingue à peine les lacets en contrebas, Fawzyk arrive à son tour…derriere, nous ne voyons plus personne, nous attendons une dizaine de minutes puis en raison du froid décidons d’attaquer la descente ; nous avons pris la bonne décision et apprendrons un peu plus tard que Fabrice et Eric après avoir franchis ensemble le Galibier sont montés dans le Minibus au Col du Lautaret en raison du froid. Sans le savoir, nous ne sommes plus que deux à foncer vers Briançon et l’Hôtel Montbrison où nous arrivons vers 18h et attendons nos camarades pour prendre possession de nos chambres et mériter une bonne douche.
C’est autour d’une Choucroute et une bonne bière que nous refaisons le film de la journée, le moral des troupes est bon, la fatigue n’a pas entamé notre envie d’en découdre avec la haute montagne.
Troisieme étape – Lundi 27/06 – Briançon – Sampeyre : 92 km /2600 D+
Bien que cumulant 2600 m de Dénivelé et empruntant les cols d’Izoard et d’Agnel, au petit déjeuner ce matin nous savons que cette étape est l’étape de transition de cette traversée des Alpes. Le départ se fait d’ailleurs en rangs dispersés, Jean Luc partant en premier, suivi peu après de Fawzyk et Fabrice et enfin Jean Marie, Eric et moi qui devons satisfaire au protocole de la « télévision » , la prise d’Antenne d’Alain étant tardive ce matin. Alain et Viviane que je m’empresse de remercier, car ils assurent simultanément les directs , les photos, le coaching, l’assistance, le dépannage, les ravitos…. Bref vers 8h45, et oui on trainaille un peu ce matin on sort de Briançon et entamons les premières rampes de l’Izoard, qui est régulier et beaucoup plus facile que sur le mythique versant Sud. Tout le monde arrive tranquillement au sommet, le sourire aux lèvres et pour une fois frais et dispo pour la photo de famille. Le col est truffé de cyclistes étrangers, des organisateurs de séjours cyclistes hollandais catapultent leurs « cyclos maniac » aux pieds des cols et leurs préparent un buffet gargantuesque au sommet – Histoire de célébrer festivement le col enfin gravi par leurs clients. Allez, on laisse les Hollandais derrière nous et ont descend à tombeau ouvert sur Brunissard et Arvieux …..on traverse les villages de Château Queyras et de Molines en Queyras, quelques Kilometres de montée et nous nous retrouvons tous pour un somptueux pic-nic, dans le hameau de Fontgillarde, un paysage de carte postale dans la vallée du Queyras qui est sans nul doute la plus bucolique de toutes. Reste à gravir la fin du col d’Agnel et ses 10 derniers km, qui sont beaucoup plus redoutable que les 10 premiers, d’autant que très rapidement la côte des 2000 m est atteinte et qu’il est plus dur de réguler sa respiration. Fawzyk arrive au sommet sans encombre, j’arrive 100 m derrière et puis un à un tout le monde bascule au sommet du plus haut col de notre traversée qui culmine à 2744 m d’altitude et fait face au Mon Viso qui est coiffé d’un manteau Blanc. Nous sommes en territoire Italien, nous descendons désormais sur Sampeyre, il est 15 h quand nous arrivons à l’Hôtel. Le temps d’une bonne douche et d’une ballade au village pour remplacer la vis de l’attache rapide de la chaussure d’Eric et nous voilà tous réunis devant le match Italie – Espagne ……et quelques verres de bière évidemment. Le repas est dans la grande lignée des repas Marathon des restaurants piemontais : 4 antipasti, 2 plats principaux et le dessert ; nous jetons l’éponge après le café et allons nous coucher.
Quatrieme étape : Mardi 28 /06 – Sampeyre – Isola : 148 km / 3300 D+
Ce matin au petit déjeuner on est sûr d’une chose : la journée sera longue et chaude. La caravane décolle vers 8h, on attaque à la fraiche et en sous bois les premiers kilomètres du col Sampeyre, un col qui monte régulièrement et qui est beaucoup moins dur que la Fauniera voisine que nous avons escaladé l’année dernière. Nous montons à notre rythme, à mi-pente je vois Fawzyk sur le bord de la route tendant sa pédale dans la main droite …. Il vient de briser la manivelle, son parcours se termine malheureusement ici et nous sommes tous très tristes de le voir monter dans le mini-bus. Fabrice a retrouvé le moral et les jambes et fait la montée à la poursuite d’Eric au style rappelant un certain Contador. Nous arrivons tous tranquillement au sommet du col à 2284 m d’altitude, le paysage est superbe et appelle à prendre le temps de contempler une dernière fois le Mon Viso sous un autre angle. Nous nous couvrons et plongeons dans la descente, la route est toute cabossée et truffée de trous, la signalétique est presque inexistante et s’est ainsi que Jean-Luc se trompe et prends une route adjacente qui fort heureusement pour lui rejoint également la vallée et nous permet de le retrouver un peu après Stroppo. C’est tous ensemble et que nous nous relayons pour passer les bourgs de Caraglio, Dronero, Vignolo, nous bénéficions de vent favorable est pouvons rouler à 35 km/h sans trop puiser dans nos réserves. Les monta-cala entre Vignolo et Roccasparviera sont eux plus difficile à digéré, la pause pic-nic à l’ombre tombe à pic, la salade de pâte de viviane fait du bien à toute l’equipe et permet de couvrir les 25 km de vallée nous menant au pied du col de la Lombarde. J’adore ce col pour lequel j’ai une affection toute particulière depuis tout petit et mes ballades en famille sur cette route que je connais par cœur. Les 10 premiers kilomètres sont les plus pentus, je monte souple et en garde sous la pédale, le col est long, devant moi Eric danse sur son vélo, je passe quelques minutes après lui au niveau des bergeries ou la route s’aplatie sa présence et son point de mire me permettent de rallier rapidement l’intersection se trouvant au pied du sanctuaire de Sant’Anna di Vinadio et conduisant à la lombarde. Voyant que je n’ai plus d’eau je fais 500 m en direction du Sanctuaire pour remplir ma gourde et reviens sur mes pas pour continuer mon ascension et les 7 derniers kilomètres qui seront avalés rapidement et avec un regard contemplatif sur les prairies, les lacs, les montagnes et les névés que je traverse. Au sommet Alain prends une dernière photo de nous tous passant un par un sur le sommet du dernier col de la traversée culminant à 2350 m d’alt. J’attends l’arrivée de Jean Luc et nous prenons le plaisir d’une dernière descente ensemble, non sans avoir évité de peu une marmotte qui me coupe la route dans un virage. Nous arrivons à Isola ou se termine le périple, nous mettons les vélos sur le mini-bus et rallions Villeneuve après avoir comptabilisé 540 km de vélo, 10 cols et 12 900 m de D+.
Un grand merci à tous pour le bon esprit et l’ambiance qui a régné durant ces 4 jours. Un remerciement particulier à Alain et Viviane qui ont remplacé Jean Jacques et Corinne au dernier moment et qui nous ont assistés de la meilleure des manières, veillant aux défaillances et programmant méticuleusement toutes nos journées.
Une pensée pour Jacquou et Corinne qui nous aurions aussi aimé avoir auprès de nous et qu’on a hâte de retrouver l’année prochaine pour de nouvelles parties de manivelles ….au fait Fawzyk, n’oublie pas de changer la tienne, tu nous as manqué dans la plaine le dernier jour.
Georges,